Le Lichtenstein se pose en concurrent sur le marché des investissements en cryptomonnaies

Et si les banques privées suisses étaient en train de passer à côté d’un nouveau marché? A l’exception de Falcon Bank, l’écrasante majorité d’entre elles refusent d’accueillir les fortunes issues d’investissements en cryptomonnaies, par exemple lors d’initial coin offerings (ICO), ces levées de fonds souvent effectuées depuis Zoug. Et elles restent nombreuses à déconseiller à leurs clients d’investir dans le bitcoin ou d’autres devises numériques. Cette stratégie revient à se priver d’une nouvelle clientèle, plutôt jeune et certes moins traditionnelle, mais qui souhaite elle aussi bénéficier de services de gestion haut de gamme. Ce nouveau marché attire néanmoins des acteurs, dont deux – au Liechtenstein et en Suisse (lire ci-dessous) – ont tout récemment lancé des services de gestion ciblés sur la blockchain et les cryptomonnaies.

«Les demandes que nous recevons dépassent de loin ce que nous pouvons assurer actuellement», explique au Temps Edi Wögerer, le CEO de Bank Frick. L’établissement basé à Balzers (FL), qui considère la Suisse comme son premier marché, ne fournit pas de conseil sur les cryptomonnaies, mais permet depuis mercredi à ses clients «high net worth» ou professionnels d’acheter et vendre les cinq principales: bitcoin, bitcoin cash, litecoin, ripple ou ether, comme un courtier le ferait pour des actifs traditionnels. La banque utilise les plateformes d’échange spécialisées Bitcoin Suisse et Bitstamp.

Due Diligence & Cryptomonnaies

L’approche de Falcon Bank en matière de cryptomonnaies est un peu différente de celle de Bank Frick. Depuis juillet dernier, l’établissement zurichois offre à ses clients la possibilité de diversifier leurs avoirs en bitcoins et autres actifs numériques. Ayant obtenu l’accord de la Finma pour cette activité, la banque aux 230 employés en Suisse et 14,6 milliards de francs d’avoirs fin 2016 possède un desk dédié aux cryptomonnaies, composé d’une poignée de collaborateurs. En revanche, «nous ne nous impliquons absolument pas dans les ICO, notamment pour des raisons réglementaires, mais sous certaines conditions, nous pouvons accepter des fortunes d’origine crypto», explique Urs Fehr, porte-parole de Falcon Bank.

La banque fait effectuer une due diligence spécifique par un partenaire externe, qui analyse l’historique des fonds sur la blockchain. «Mais nous n’acceptons pas de cryptomonnaies et n’effectuons pas le change vers des monnaies-fiat, c’est aux clients de le faire», poursuit Urs Fehr. Il précise avoir reçu «un nombre sans fin» de demandes des quatre coins du monde depuis le mois de juillet. Et là encore, l’écrasante majorité est refusée, pour des questions de gestion transfrontalières ou parce que l’éventuel client ne correspondait pas aux exigences de la gestion privée. Reste que l’activité «crypto», bien que limitée, est déjà rentable, selon Falcon Bank.

Source : Le Temps

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